L’informatique verte pour lutter contre le réchauffement climatique

L’informatique verte : un allié dans la lutte contre le réchauffement climatique

Dans l’ère numérique, où les technologies informatiques sont omniprésentes, la question de leur impact environnemental devient de plus en plus pressante. Le réchauffement climatique, causé en partie par les émissions de gaz à effet de serre, oblige les entreprises et les individus à réévaluer leur relation avec le numérique. C’est ici que l’informatique verte, ou Green IT, entre en jeu. Mais qu’est-ce que l’informatique verte, et comment peut-elle contribuer à la transition écologique ?

Qu’est-ce que l’informatique verte ?

L’informatique verte, ou Green IT, est un ensemble de pratiques et de technologies visant à réduire l’empreinte environnementale des infrastructures et des matériels informatiques. Ce concept, apparu dans les années 2000, s’est rapidement élargi pour inclure non seulement l’optimisation des infrastructures informatiques, mais aussi l’utilisation des outils numériques pour réduire l’impact environnemental des organisations et des secteurs économiques[3].

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Les différentes versions du Green IT

  • Green IT 1.0 : Cette version se concentre sur l’optimisation des infrastructures informatiques, visant à réduire l’empreinte environnementale des data centers, serveurs et matériels.
  • Green IT 1.5 : Cette étape implique l’utilisation des outils numériques pour réduire l’empreinte globale des organisations, par exemple à travers le télétravail et l’optimisation des espaces.
  • Green IT 2.0 : Cette vision systémique et métier vise à réduire les impacts environnementaux des activités métier, telles que les transports, l’agriculture, etc.[3].

Les bénéfices de l’informatique verte

L’informatique verte offre plusieurs bénéfices environnementaux significatifs.

Optimisation des processus et des flux

Les outils numériques peuvent optimiser les processus et les flux dans divers secteurs. Par exemple, dans l’énergie, l’agriculture de précision, l’industrie, les transports et la logistique, le pilotage par la donnée permet de prolonger la durée de vie des équipements grâce à une maintenance prédictive et de réduire la consommation d’énergie[1].

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Réduction de la consommation d’énergie

Les data centers, bien que représentant une source majeure de pollution, peuvent être optimisés pour réduire leur impact environnemental. L’utilisation d’énergies renouvelables pour alimenter les data centers est une piste prometteuse. Par exemple, OVHcloud vise à utiliser 100% d’énergies renouvelables d’ici 2025 et a déjà atteint un taux de 92% aujourd’hui[2].

Promotion du recyclage et du réemploi

Le recyclage et le réemploi des composants des serveurs sont des stratégies clés pour réduire l’impact environnemental. OVHcloud a mis en place une chaîne logistique inversée, permettant de réutiliser jusqu’à 36% des composants des serveurs, ce qui évite chaque année l’émission de 17 000 tonnes de CO2[2].

Les défis de l’informatique verte

Malgré les bénéfices, l’informatique verte enfrente plusieurs défis.

L’empreinte carbone du numérique

Le numérique est à l’origine de 4,4% de l’empreinte carbone en France et pourrait atteindre 7% d’ici 2040. Les data centers représentent la deuxième source de pollution du secteur du numérique, après la fabrication des équipements[2][4].

La consommation d’énergie et d’eau

Les data centers consomment une grande quantité d’énergie pour leur fonctionnement et leur refroidissement. Par exemple, 40% de l’énergie consommée par un data center provient de son système de refroidissement, qui nécessite également une grande quantité d’eau[2].

La complexité de la mesure des impacts

Il est compliqué de mesurer si les bénéfices environnementaux des solutions numériques sont toujours supérieurs aux impacts générés par ces services. Par exemple, l’utilisation d’une liseuse numérique peut sembler vertueuse, mais son empreinte carbone liée à la fabrication doit être prise en compte[1].

Pistes pour limiter l’impact des data centers

Pour réduire l’impact environnemental des data centers, plusieurs pistes sont explorées.

Utilisation d’énergies renouvelables

L’alimentation des data centers avec des énergies renouvelables est une solution clé. Certaines entreprises, comme Equinix, ont déjà atteint l’objectif de 100% d’énergies renouvelables en Europe et ont créé leurs propres sources d’énergie renouvelable[2].

Optimisation de la gestion énergétique

Mettre en veille les serveurs inutilisés et mettre en place un monitoring de la consommation énergétique sont des stratégies efficaces. La virtualisation et le cloud computing permettent également de diviser un serveur physique en plusieurs machines virtuelles, réduisant ainsi la consommation d’énergie[3].

Récupération et valorisation de la chaleur fatale

La chaleur générée par les data centers peut être récupérée et valorisée. Par exemple, à Saint-Denis, la piscine olympique et 1 600 logements sont chauffés par un réseau de chaleur urbain alimenté par l’activité d’Equinix[2].

Exemples concrets et initiatives

Plusieurs entreprises et collectivités montrent la voie en adoptant des pratiques vertes.

Le concept de « territoire connecté »

Des collectivités ont mis en place le concept de « territoire connecté », permettant de réduire leur empreinte carbone par une meilleure gestion des mobilités, une plus grande efficience énergétique des bâtiments et la mise en place d’un éclairage public intelligent[1].

Les initiatives d’OVHcloud

OVHcloud a développé une chaîne logistique inversée pour réutiliser les composants des serveurs et a créé des sources d’énergie renouvelable pour alimenter ses data centers. Cela a permis de réduire significativement les émissions de CO2[2].

Conseils pratiques pour une informatique verte

Voici quelques conseils pratiques pour adopter une approche plus verte dans votre utilisation du numérique.

Optimiser les performances des sites web

L’optimisation des performances des sites web, à travers des techniques comme la compression, la minification et le caching, peut réduire la consommation énergétique des terminaux et des serveurs[3].

Adopter la sobriété numérique

La sobriété numérique consiste à éviter la surcharge et à adopter un design produit sobre. Cela peut se traduire par des pratiques simples comme éviter les images et les vidéos inutiles sur les sites web[3].

Promouvoir le recyclage et le réemploi

Encourager le recyclage et le réemploi des équipements numériques est crucial. Les entreprises peuvent mettre en place des programmes de recyclage et de réutilisation des composants[2].

L’informatique verte est un outil puissant dans la lutte contre le réchauffement climatique. En optimisant les processus, en réduisant la consommation d’énergie, et en promouvant le recyclage et le réemploi, nous pouvons contribuer à un développement durable. Les entreprises et les individus doivent travailler ensemble pour adopter des pratiques vertes et assurer une transition écologique réussie.

Tableau comparatif des versions du Green IT

Version Focus principal Objectif
Green IT 1.0 Optimisation des infrastructures informatiques Réduire l’empreinte environnementale des data centers, serveurs et matériels.
Green IT 1.5 Utilisation des outils numériques Réduire l’empreinte globale des organisations (télétravail, optimisation des espaces).
Green IT 2.0 Vision systémique et métier Réduire les impacts environnementaux des activités métier (transport, agriculture, etc.).

Liste à puces des bénéfices de l’informatique verte

  • Optimisation des processus et des flux : Utilisation des données pour optimiser les processus dans divers secteurs.
  • Réduction de la consommation d’énergie : Utilisation d’énergies renouvelables et optimisation de la gestion énergétique.
  • Promotion du recyclage et du réemploi : Réutilisation des composants des serveurs pour réduire les déchets numériques.
  • Récupération et valorisation de la chaleur fatale : Utilisation de la chaleur générée par les data centers pour chauffer des bâtiments et des logements.
  • Sobriété numérique : Adoption d’un design produit sobre et évitement de la surcharge pour réduire la consommation énergétique.

Citations pertinentes

  • “Le bénéfice environnemental de certaines applications numériques ne peut justifier à lui seul de fermer les yeux sur les risques liés à leur développement rapide.” – ADEME[1]
  • “Pour certains secteurs économiques, le numérique apporte certes un bénéfice environnemental, mais il ne doit pas se substituer à des efforts de décarbonation plus profonds.” – ADEME[1]
  • “Chez nous, l’usage de l’électricité est responsable de 44 % de nos émissions carbone. L’objectif est d’avoir recours à 100 % d’énergies renouvelables d’ici 2025.” – Grégory Lebourg, directeur de l’environnement chez OVHcloud[2]

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